Calendrier de la correspondance

La correspondance se poursuit le long de l’année 1916. Les notes dans les cahiers de Martin-Zédé (regroupés plus tard sous le titre de Journal d’Anticosti, 1902-1926) permettent de retracer, pour cette année-là, le fil des contacts épistoliers entre Gaston Menier, Georges Martin-Zédé et, occasionnellement, avec le personnel demeuré à Anticosti ou à Québec, à savoir :

Le contenu des lettres échangées en 1916 entre ces personnes toutes concernées par Anticosti demeure inconnu.

Il ne subsiste que des dates d’expédition ou de réception indiquées dans les carnets de Martin-Zédé. Une regrettable absence d’informations.

Mais au moins le simple relevé chronologique de la correspondance de 1916 permet-il de constater l’existence de contacts nombreux relatifs à l’île d’Anticosti et d’en établir la fréquence.

La première missive est le fait de Martin-Zédé; elle est datée du 5 janvier 1916 et s’adresse à Gaston Menier. Le destinataire, apparemment très occupé, accuse pour sa part une certaine lenteur à se manifester.

L’expéditeur constate d’ailleurs le 2 mars : « Je suis sans lettre de Gaston Menier depuis le 16 décembre ».

Martin-Zédé passe un peu plus de trois mois dans l’attente avant que Gaston ne donne enfin des nouvelles le 23 mars – encore est-ce par l’entremise d’une tierce personne (le cousin de Georges, Paul Zédé).

La correspondance de 1916 concernant Anticosti s’étale sur onze des douze mois de l’année et compte 46 contacts épistoliers, lesquels se répartissent comme suit, d’après le Journal d’Anticosti (BAnQ).

Les deux voyages en France de Georges Martin-Zédé en 1916

En plus de la rédaction d’une correspondance régulière concernant Anticosti, Martin-Zédé établit des contacts directs avec Gaston Menier : il se rend à Paris à la fin d’avril; il récidive à la fin de décembre à la faveur d’un congé de convalescence.

• AVRIL 1916 – Une permission accordée à Martin-Zédé : voyage à Paris
  

Dans un premier temps, le régisseur se rend en permission dans la capitale française pour y séjourner deux semaines en avril. Une partie du congé est consacrée à des réunions avec Gaston. Et l’ordre du jour de ces rencontres concerne assurément Anticosti.

• 1er avril – Martin-Zédé rencontre Gaston Menier à Paris.
  
• 4 avril – Les deux hommes étudient les dossiers d’Anticosti.
  
• 9 avril – Martin-Zédé dîne chez Menier.
  
• 10 avril – Martin-Zédé travaille avec Gaston Menier.
  

Le 14 avril, Martin-Zédé regagne le Moyen-Orient et son assignation militaire.

• DÉCEMBRE 1916 – Congé de convalescence d’un mois pour Martin-Zédé
  

Huit mois après sa permission d’avril, Martin-Zédé reçoit, le 21 décembre, un congé de convalescence d’une durée d’un mois, à la suite d’une chute de cheval et d’une blessure subséquente à une épaule.

Il part en France et y arrive trois jours plus tard. Quatre rencontres avec Gaston Menier et George F. Gibsone s’ensuivent. Il est fort probable qu’Anticosti est au centre de ces échanges verbaux.

• 25 décembre – Martin-Zédé visite Gaston dès son arrivée à Paris.
  

• 27 décembre – Le major George F. Gibsone, agent de Menier à Québec, est à Paris (l’avocat est maintenant dans l’armée canadienne avec le grade de major dans le  8e Royal Rifle Regiment of Quebec; il effectue une visite à Martin-Zédé chez lui, rue Courcelles. L’entrepreneur et ami québécois Albert Peters le remplace temporairement à l’agence Menier dans la capitale provinciale. (Martin-Zédé, L’Île ignorée, tome II, ch. XXI, 1914-1926, www.comettant.com)
  

• 28 décembre – Dîner chez Gaston Menier avec Gibsone (« Les affaires d’Anticosti reprennent. »)29 décembre – Rencontre entre Gibsone, Martin-Zédé et Menier à Paris.
  

À la toute fin de chacun des mois de son cahier agenda, dans la section « Notes » (consacrée à une récapitulation) Martin-Zédé donne un relevé de la totalité des lettres reçues et envoyées pendant le mois concerné.

Malheureusement, tant en avril qu’en décembre, Martin-Zédé n’informe de rien, dans ses carnets, sur contenu de ces rencontres, non plus que sur ses préoccupations et celles de Menier à propos de l’île.

Mais le calendrier des réunions lors des deux périples parisiens de Martin-Zédé en 1916 constitue au moins – et comme c’est aussi le cas pour la correspondance – un témoignage illustrant que l’île continue à être gérée malgré l’éloignement considérable qui la sépare de ses gestionnaires parisiens.