Martin-Zédé à New York (du 24 septembre au 14 octobre 1917)
Le séjour de Martin-Zédé dans un hôtel (le Belmont, 57th Street) de la métropole américaine se résume à peu de choses : il rencontre des gens d’affaires, va à
des spectacles, au cinéma, fréquente de chics restaurants et rencontre des connaissances.
Il n’est évidemment que peu question d’Anticosti dans son carnet, sinon que le 28 septembre Eshbaugh dit avoir trouvé un acheteur pour du homard d’Anticosti à raison de 23$ par caisse. Menier en est informé par télégramme.
Les rencontres avec l’ingénieur Eshbaugh (qui réside à New York quand il n’est pas à
Anticosti) sont fréquentes : il sera question lors de l’une d’elle de la construction d’un réfrigérateur dans l’île.
Il visite, le 26 septembre, le directeur du zoo du Bronx, William T. Hornaday, qu’il
connaît depuis une première rencontre avec lui en 1911. L’homme conseille d’introduire le caribou et le bœuf musqué dans l’île.
Ce même jour, Martin-Zédé écrit à son ami Turgeon, président du Conseil législatif de
Québec, afin qu’il lui obtienne une permission « pour mettre à l’île » 100 couples de « perdrix de bouleau » (= la gélinotte huppée) à
être capturés dans le secteur de Gaspé.
Fait curieux le 27 septembre : Martin-Zédé se rend à la réception d’une mission japonaise installée à la mairie de New York – geste dont l’utilité ne se
perçoit guère.
Serait-ce avec l’intention de tâter le terrain pour trouver un nouveau marché pour les produits anticostiens de la mer mis en conserve ? Il n’en souffle mot.
Les jours passent. Georges ne trouve dans le port de New York aucun bateau en partance pour la France, écrit-il le 29 septembre dans son carnet. Il est dangereux
de traverser l’Atlantique en ces temps de conflit.
(Les États-Unis sont officiellement en guerre depuis le mois d’avril.) Or, la fin de son congé de convalescence est fixée au 15 octobre.
Le temps presse. Il contacte prudemment le consul général de France à New York pour justifier une éventuelle absence sur le sol français à la date limite du congé;
il s’évite de la sorte des problèmes avec l’armée de son pays.
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