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« Nous pensâmes que le manque de réussite dans la transplantation des arbres d’un certain âge était en grande partie dû au changement d’orientation dont on ne se préoccupait jamais lors de leur transplantation.
« En effet, les arbres qui ont vécu plusieurs années ont présenté invariablement le même côté au soleil tandis que le côté opposé ne l’a jamais vu.
Du côté où le soleil les frappe, le sud, l’écorce est beaucoup moins épaisse et moins dure que de l’autre au nord qui n’a jamais vu le soleil, et dont l’écorce rugueuse et solide est habituée à résister au froid et aux intempéries.
« En conséquence, si aucune attention n’est apportée pour replanter les arbres avec la même orientation que celle de leur origine, vous mettez ces arbres dans de mauvaises conditions de résistance, courant la chance, un fois sur deux, de leur faire présenter au nord la partie habituée à recevoir les rayons du soleil et au sud celle qui ne l’avait jamais.
« Il est aisé de voir que dans ces mauvaises conditions, les arbres ont une nouvelle acclimatation à faire (d’autant plus difficile qu’ils sont plus âgés) qui les met dans un état de moindre résistance et qui, pour cette raison, cause leur mort une fois sur deux, comme j’en avais fait l’expérience.
« L’an dernier, j’avais donc procédé à de nouvelles transplantations d’arbres souvent de plus de vingt ans, en les repérant à la boussole et je les avais fait remettre en terre exactement dans leur orientation primitive.
« J’eus en arrivant cette année le plaisir de constater que je n’avais guère perdu que 5% de mes arbres au lieu de 50%. »
(Martin-Zédé, L’Île ignorée, ch. XX, 1913-1914, www.comettant.com) |
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Le 30 août, Martin-Zédé rapporte l’évènement singulier suivant. « À midi, un aigle bronzé est arrivé au milieu des enfants de Bernard [Lejeune] et allait enlever un des petits quand ses grands frères sont accourus et l’ont fait repartir au moment où il allait le toucher.
Il est allé se poser sur le sol à peu de distance et ne s’est envolé que quand on est arrivés près de lui. Il est revenu dans l’après-midi. »(Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 30 août 1922, BAnQ)
Notons au passage que Martin-Zédé rapporte dans son journal avoir vu le 1er septembre 1922 un albatros en vol au-dessus de la baie Ellis.
L’événement est assez exceptionnel pour que Martin-Zédé le remarque et en fasse mention dans ses écrits. (Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 1erseptembre 1922, BAnQ)
C’est un très grand oiseau de haute mer dont la présence est rarissime près de côtes de l’est de l’Amérique du Nord.
Les albatros passent leur vie en mer. Une autre mention régionale exceptionnelle de l’espèce appartient à Napoléon-Alexandre Comeau qui a pu noter une présence similaire à la rivière Moisie le 20 août… 1885.
Un intervalle de 37 ans s’est écoulé entre les deux seules observations connues de l’espèce dans le golfe. |
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