HMS Pallas en 1896, capitaine l'Honorable Walter G. Stopford
HMS Pallas en 1896, capitaine l'Honorable Walter G. Stopford

Peu de Français savent que l’île d’Anticosti, située en face de l’estuaire du grand fleuve Saint-Laurent, qui arrose le Canada, appartient à un Français, M. Menier, qui, s’est créé là-bas un domaine gigantesque.

 

Il était malaisé d’avoir quelques renseignements sur l’œuvre de M. Menier. Nous avons pu recueillir les impressions suivantes d’un officier de la marine anglaise qui a visité l’île Anticosti, où il a reçu le meilleur accueil :

 

«En 1900, nous dit-il, je faisais une campagne sur les côtes de l’Amérique du Nord, à bord du Pallas, croiseur du troisième classe.

 

(The seventh Pallas was a Pearl class second class cruiser launched at Portsmouth in 1890, and sold in 1906.)

 

Les navires de guerre font rarement escale à Anticosti, qui est fermée par les glaces pendant huit ou dix mois de l’année. Or, le Pallas, détenu dans le voisinage de Québec, reçut l’ordre de consacrer huit jours à explorer les côtes d’Anticosti.

 

Le lendemain, au coucher du soleil, nous jetâmes l’ancre, dans la baie d’Ellis, sur la côte Sud-ouest de l’île.

 

Le bruit de nos chaines parut beaucoup déranger une bande de veaux marins qui, sortant subitement leurs têtes, poussèrent des cris semblables aux aboiements de chiens.

 

Le lendemain matin, le capitaine, l’honorable Walter Stopford, qui m’avait invité à l’accompagner, descendit à terre où M. Comettant, le gouverneur de l’île, nous fit un gracieux accueil.

 

Il autorisa notre équipage à prendre des homards, est les officiers à chasser les canards et les bécasses; mais, il nous avertit que la chasse aux ours noirs et aux cerfs, qui abondent dans les forêts, était interdite.

 

Partout, il y a de grandes forêts, presque impénétrables, de pins et d’érables; on a fait, cependant, des défrichements pour l’agriculture.

 

Ainsi, on a frayé un chemin long de 14 kilomètres, qui, partant de la baie d’Ellis, se termine à la baie des Anglais sur la côte Nord-Ouest.

 

M. Comettant nous a invité à faire avec lui, une promenade en voiture travers l’île : pendant une heure et demie nous avons circulé sur une bonne route, ayant l’épaisse forêt des deux côtés. En haut s’entremêlent les branches des arbres qui cachent le jour.

 

En avançant, nous entrevoyons du côté gauche de la mer, tandis que, à droite vers l’est, s’étend la forêt impénétrable.

 

De nouveaux chemins de traverse coupent la grande route, et de petites fermes se voient ça et là; mais le sol est en grande partie semé de grands fragments de roc, des débris de la période glaciaire.

 

Du haut d’une colline, nous apercevons Sainte-Claire, petite ville située sur la baie des Anglais, qui a été ainsi nommée par M. Menier en mémoire de sa mère.

 

Elle est composée de maisonnettes en bois, par rangées, nettes et bien entretenues.

 

On y remarque le bureau du télégraphe où arrivent tous les jours des nouvelles du monde extérieur.

 

 

 

Il n’y a qu’un seul autre moyen de communication avec le continent, savoir : un bateau à vapeur, le Savoy, qui circule tous les quinze jours, pendant l’été, entre Sainte-Claire et Québec, pour transporter à l’île toutes les denrées achetées à Québec.

 

La population de Sainte-Claire s’élève à 400 âmes, pour la plupart des Canadiens français.

 

Les gens mariés demeurent dans des maisons isolées; les célibataires dans des casernes avec dortoirs en haut et réfectoires au rez-de-chaussée.

 

M. Comettant, ancien capitaine au long cours, a introduit parmi ces citoyens la discipline et la propreté qu’il maintenait autrefois à bord de son navire.

 

Il n’y a pas d’agent de police, et il n’y a qu’une peine, celle d’exil pour ceux qui violent les lois dont les simples prescriptions sont encadrées et affichées, en vue de tout le monde, aux murs des bâtiments les plus importants.

 

Le seul centre de colonisation d’Anticosti se trouve à Sainte-Claire. Avant l’achat de l’île par notre compatriote, elle était inhabitée, excepté par quelques pêcheurs qui avaient l’habitude d’y venir pendant l’été et la quittaient à l’approche de l’hiver.

 

Au cours de notre promenade dans la ville, nous voyons des magasins où l’on vend des instruments d’agriculture, des outils de toutes sortes, des pièces mécaniques de rechange, etc., etc., rangés et étiquetés comme dans un arsenal de la marine.

 

Un atelier de forgeron, une scierie mécanique, et un chantier pour la construction de bateaux complètent ce département, qui est sous le contrôle de M. Malouin, à qui on peut donner le titre de ministère de la marine, sous la direction de M. Comettant.

 

M. Picard, ministre de l’agriculture, nous conduit à sa ferme modèle, où nous avons vu plusieurs bêtes à cornes à l’étable, une vaste porcherie, un pigeonnier, et un immense jardin potager où poussent des choux, des pommes de terre et du céleri, les plus beaux que j’aie jamais vus.

 

Nos aimables hôtes nous ont fait cadeau de sacs pleins de légumes pour remporter à bord du Pallas.

 

Le docteur Smith, médecin de l’île, est un naturaliste savant et enthousiaste. Il nous reçoit dans son hôpital, où son taxidermiste s’occupe à empailler de gros oiseaux de mer pour les ajouter à sa collection déjà si belle.

 

Dans l’hôpital il y a huit lits, rarement occupés, un musée et une salle de bains. On invite le public à se baigner ici gratuitement tous les jours, excepté le dimanche.

 

À ce moment, il n’y a pas de malades, fait qui témoigne de la salubrité du climat.

 

Nous avons assez de temps pour visiter un autre département, et voilà M. le directeur des travaux publics dans son bureau, entouré de cartes de l’île et des dessins des travaux projetés.

 

Mais il nous faut quitter Sainte-Claire, car les jours sont courts et la baie d’Ellis il y a une longue course à l’aviron jusqu’à la Pallas

ANNEXE 1

Renseignements supplémentaire sur le croiseur HMS Pallas et son capitaine, l'Honorable Walter G. Stopford.

 

His Majesty's Ship

Pallas

Class and Denomination of Ship

Twin Screw Cruiser 3rd Class

Captain or Commanding Officer

Hon Walter G Stopford

Station

North America and West Indies

Position of Ship at Midnight

Puerto Corley, Honduras

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis