Chasse à l'ours - Martin-Zédé | |||||||||||||||||||||||||||
Martin-Zédée avait, selon lui, une manière bien particulière de chasser l'ours autour de la Villa.
Il mettait un appât au bout d'une corde et fixait à l'autre bout une cloche déposée dans sa chambre à coucher. Lorsque l'ours attrapait l’appât, la cloche sonnait et Martin-Zédée, réveillé, tuait l'animal de sa fenêtre. |
Francis Boudreau | |||||||||||||||||||||||||||
Francis Boudreau, avant de devenir gardes et chef garde, fut à l'emploi du gouvernement fédéral comme surveillant de la ligne télégraphique (avant 1895); il transportait aussi le courrier.
Il a écrit son journal pour l'année 1933, journal dont M. Camille a la copie. |
Pointe du Château - Pointe de la fonderie |
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À l'époque des Menier, l'endroit nommé aujourd'hui Pointe du Château se nommait alors Pointe de la fonderie.
Il y avait sur la plage des vestiges, prétend-on, qui étaient les restes d'une usine où l'on faisait fondre la graisse des loups marins et d’autres cétacés. |
M. Loomer |
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Un M. Loomer travaillait pour le gouvernement fédéral, il était en charge du Marconi et prit une série de photos du Château. Mme Donat a ces photos. |
Dr Quesnel |
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Le Dr Quesnel habite Port-Daniel [il est décédé au printemps de 1988 à Chandler, Gaspésie]. |
Raymond Renière |
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M. Raymond Renière : il a travaillé à l'île de 1946 au printemps de 1949. Il était inspecteur de coupe.
Il me raconte qu’à son arrivée à l'île en 1946 un petit train à gazoline transportait la marchandise depuis le quai jusqu'aux entrepôts.
Ce train et ses rails furent démontés cette année-là pour élargir la jetée (voir photo). Il y avait des coupes au Whitehead et au Valiquette, donc du 5-milles au 22-milles (voir photo).
Les principaux jobbers étaient Luc Côté, Stanley McAllen et Gaston Malenfant. |
Le bois |
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On utilisait des chevaux pour sortir le bois au chemin, puis les tracteurs et des camions pour le transport au quai.
On a construit une plateforme au lac Valiquette en 1946 pour mettre le bois en bundle dans l'eau du lac. Le quai du lac Valiquette existe toujours (voir photo du camp). |
Famille Lejeune - origine |
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Les origines de la famille Lejeune à Anticosti ne sont pas connues avec précision. D'après les conversations que j'ai eues avec Donat et Camille Lejeune, il semble que les Lejeune sont originaires de l'île du Prince-Édouard; ils auraient ensuite émigré en Gaspésie puis à Anticosti (Donat Lejeune).
D'après Camille Lejeune, la famille serait originaire du village de Petit Rocher au Nouveau-Brunswick et serait arrivée à l’Anse-aux-fraises (Anticosti) vers 1872-1873.
Le représentant de la famille Lejeune qui alla s'installer à Anticosti se nommait Bernard.
Il épousa la fille d’un certain M. Béliveau, Élisa, qui habitait English Bay (Baie-Sainte-Claire).
Ce Béliveau était également originaire de la Gaspésie (ou du Nouveau-Brunswick ?). Ils se marièrent probablement dans l'église de l’Anse-aux-fraises.
Ils eurent trois enfants : Bernard (Junior), Joseph (Jos) et Lisa. M. Lejeune mourut à l'âge de 30 ans des suites d'une pneumonie contractée lors du sauvetage de naufragés. Il repose dans le cimetière du phare de la Pointe Ouest. |
Donat Lejeune - rats musqués |
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Donat Lejeune, aujourd'hui âgé de 64 ans, a travaillé à l'île jusqu'en 1966 comme mécanicien en diesel.
À l'époque des Menier, il était également mécanicien et a travaillé longtemps pour M. Eugène Chevalier.
En 1976, il a travaillé à la Manic puis, à cause de sa santé, a dû cesser de travailler. Aujourd'hui, il est amputé d'une jambe.
Il me raconte qu'en 1932 ou 1933, il fut chargé de libérer des rats musqués près du lac à la Marne.
Ces animaux sont arrivés à l'île par groupes d'environ 200 (trois voyages) dans des cages.
Ils furent ensuite transportés du quai par tracteur depuis Port-Menier jusqu'à Baie-Sainte-Claire et de là, au Lac à la Marne. André James a aidé à les libérer près du lac.
Le chef garde à l'époque était T. B. Fraser; il a surveillé la libération des rats musqués. |
Donat Lejeune |
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Son père, Bernard Lejeune senior, était le fils de Mme Élisa et a été pendant 31 ans au service des Menier.
Il fut préposé à l'entretien de la Villa, à la surveillance des endroits réservés à la pêche pour les Menier et leurs invités, et chargé de se procurer le nécessaire pour le séjour des Menier et de Martin-Zédé.
Il fut le fidèle homme de compagnie de Martin-Zédé. |
Élisa Lejeune (veuve) |
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Madame veuve Élisa Lejeune aurait été à l'emploi du capitaine Setters, propriétaire de la ferme Gamache à la baie Ellis.
Elle et ses enfants auraient assuré l'entretien de la ferme du capitaine Setters, ce dernier étant fréquemment absent.
Lorsque la capitaine vendit sa ferme et la baie Ellis pour 6000 $ à Menier en 1895, la famille Lejeune fut engagée par Henri Menier pour s'occuper de sa propriété de la baie Ellis (ferme du capitaine Setters).
Mme Lisa a reçu des leçons de cuisine française par les cuisiniers qui accompagnaient Henri Menier lors de son premier voyage, puis elle devint la cuisinière attitrée de Henri Menier. |
Enfants de Élisa Lejeune (veuve) |
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Sa fille Lisa fut nommée aide-cuisinière et serveuse.
Bernard Junior fut responsable du Château et devait être au service de Menier, Martin-Zédé et de leurs invités ; Joseph s'occupait des écuries.
En l'absence des Menier, et pendant les mois d'hiver, ils trappaient pour eux. |
Bernard junior Lejeune |
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Bernard junior épousa Hénédine Beaudoin (sa mère était Clothilde Leblancq; son père, François Beaudoin), Petite Rivière Ouest, Gaspésie. Joseph épousa Ernestine Mercier de Grande Rivière, Gaspésie. |
Joseph Lejeune |
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Lorsqu'il fut en âge de se marier, Joseph quitta l'île en goélette pour se rendre chez des parents et amis en Gaspésie ; il fit un tour de carriole et rencontra à cette occasion une jeune fille qu'il demanda bientôt en mariage.
Huit jours plus tard, ils étaient mariés et partaient pour Anticosti pour y faire leur vie. Ils eurent 12 enfants.
Les deux aînés, Iréné et Émile, devinrent religieux (Frères des écoles chrétiennes à la Pointe du lac) et l'un d'eux fut missionnaire en Haïti.
Un autre des fils, Bernard, quitta l'île en 1947 ; un autre, Frank (François) est à Sept-Îles, dans un hospice.
Deux autres habitent Québec; Joseph est dans l'armée et une soeur, religieuse, est chez les Sœurs de la Charité et habite la maison générale.
Un autre des frères, Lionel, a habité Montréal où il était propriétaire d'une tabagie et demeure présentement à Saint-Hyacinthe. |
Joseph Lejeune (père) |
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Joseph Lejeune père jouait du violon. Il avait acheté le violon du deuxième gouverneur de l'île, M. Myard, que M. Camille possède.
Ce violon a été fabriqué à Paris en 1872. Joseph père aimait rire, était conteur et d'un tempérament joyeux.
Chaloupe pour pêcher saumon et homard, et chasser.
Il mourut en novembre 1939 et est enterré à l'île. Mme Élisa mourut également à l'île, à l'âge de 82 ans. |
Boisson alcoolique |
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À l'époque de Bernard et Joseph Lejeune, lorsque la boisson alcoolique arrivait sur le dernier bateau à l'automne, on fêtait pendant deux mois, c'est-à-dire jusqu'à épuisement des stocks.
Les fêtards demeuraient plus ou moins une semaine dans chaque maison à jouer aux cartes et à prendre un verre. La fête durait ainsi au moins deux mois. |
Camille Lejeune |
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Camille Lejeune : fils de Joseph Lejeune, né en 1900 (?), Il commence à travailler à 15 ans pour les Menier, puis pour la Compagnie jusqu'en 1965, et enfin une année supplémentaire (1966) comme secrétaire de la commission scolaire.
Il fut toute sa vie aide-magasinier, commis à l'époque Menier, à l'entrepôt-boucherie, magasinier dans le temps de la Consol. Il s'occupait de l'achat de fournitures de l'île.
Il a épousé une demoiselle Boudreau, fille de Francis Boudreau, célèbre chef-garde à l'île. |
Vin - huile d'olive - café |
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Il me raconte également qu’il recevait au magasin l'huile d'olive en baril de même que le vin.
Ce dernier était conservé à la ferme Saint-Georges dans un grand cellier puis mis en bouteille. On le vendait au litre ou à la cruche.
Il recevait également du café vert et avait un appareil pour le torréfier. |
Donat Lejeune |
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L'hiver, il s'occupait de trapper pour les Menier. Lorsque l'île fut vendue en 1926, il demeura rattaché à la Villa pour un certain temps.
En 1938, il fut envoyé comme gardien à Fox Bay. En 1940, il quitta l'île pour habiter un an à Godbout et passa de là à Franklin et enfin à Sainte-Florence (Matane) où il mourut en mai 1947.
Au cours des années 1930, il fut surtout poinçonneur de nuit pour la Compagnie.
Il eut 14 enfants (sept garçons et sept filles).
Les sept garçons sont tous vivants (Philippe habite la rivière Godbout, Bernardin habite Val-d'Or, Donat, Grand-Mère, etc.).
M. Donat a épousé une demoiselle Léonie Girard, fille d'Alphonse Girard. Le père d'Alphonse se nommait William Girard (originaire de Gaspé) ; il eut quatre enfants : Tancrède, qui épousa Henriette Landry de Havre-Saint-Pierre, Alphonse, qui épousa Marie Boivin de L’Anse-Saint-Jean (Chicoutimi), Guillaume, célibataire, et Joséphine.
M. Donat a, quant à lui, eu six enfants. Il habite Grand-Mère. Sa maison à Anticosti a été détruite par le feu de 1964, qui a également détruit l'église et le magasin. |
Jos Rogers |
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Il me dit que Jos Rogers ne croyait pas dans les banques et conservait son argent dans un coffre-fort dans sa maison. Son épouse se nommait Espérance Bezeau. |
Lucien Martin |
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Il me rapporte également que Lucien Martin avait pour père Joseph Martin, qui s'est marié deux fois.
Sa première épouse avait pour nom Hénédine Duguay (fille de Francis Duguay) et ils eurent deux fils, Lucien et Jean-Philippe; puis il a épousé Adelina Collard, de qui il eut trois enfants : Albéric, Marguerite et Monique. |
Bernard et Joseph Lejeune - maison |
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M. Camille me raconte que les maisons habitées par Bernard et Joseph Lejeune, à l'emploi des Menier, étaient situées sur la côte et furent, un peu après la fin de la construction de la Villa, déménagées au bas de la côte, puis ensuite démolies (vers 1906-1907) pour en reconstruire de nouvelles qui existent aujourd'hui encore.
La maison où habitaient Bernard Lejeune et sa famille était longue et était divisée en deux ; d'un côté habitait Mme Élisa et de l'autre, Bernard.
Cette maison était celle du capitaine Setters et appartenait auparavant à Louis Olivier Gamache. La plus petite maison était habitée par Joseph Lejeune.
Il y avait également une remise qui fut traînée en bas de la côte et qui existe toujours aujourd'hui. |
Inventaire - Consol 1926 |
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Quand la Consol acheta l'île en 1926, tout l'inventaire a dû être traduit en anglais.
Il faisait des provisions pour huit mois et les crises étaient fréquentes. De fausses rumeurs « partaient » dans le village concernant la rareté prochaine d'un aliment quelconque et les Anticostiens allaient acheter tout le stock pour s'assurer de ne pas en manquer.
M. Camille me dit que ces pénuries occasionnées par des rumeurs étaient son plus gros casse-tête. |
Mgr Lestrat |
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Mgr Lesstrat (?) a été l'architecte du clocher de l'église de Port-Menier.
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Gardes-chasse - boulangerie |
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Une vingtaine de gardes-chasse furent engagés en 1919 et étaient logés dans la boulangerie. |
Jean-Luc Noël |
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La mère de Jean-Luc Noël (dont le père était Fabien Noël) s'appelait Bella Wright. |
Anse-aux-Fraises |
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Plusieurs familles ont quitté l’Anse-aux-fraises en 1903 ou 1904 pour s'établir sur la Côte-Nord, surtout à la Rivière au Tonnerre.
M. Camille quitta Anticosti en 1969 pour s'établir près de ses enfants. Il avait 65 ans en 1965. |
Parc à renard |
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M. Camille se rappelle qu’il y avait un petit parc à renards le long de cette route allant à la baie Makasti.
Il me dit qu'il y avait un chemin qui se rendait au Makasti depuis baie Ellis.
Son point d'origine se trouvait situé entre le village et le ruisseau Diane ; un embranchement se dirigeait vers la ferme Saint-Georges et un autre partait de la maison d'Ashbaugh (le Chalet) et se dirigeait vers la ferme Saint-Georges. |
Orignal |
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M. Camille me raconte qu'il était avec sa grand-mère Élisa à la rivière Jupiter vers 1912 ou 1913 [mot illisible] de la visite des Menier et fut témoin du débarquement et de la mise en liberté d'un jeune orignal.
Lorsqu'on ouvrit la cage, l'animal fonça sur les gens au lieu de fuir dans les bois. |
Femme - pudeur |
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Elle mentionne que l'on n’aimait pas (les autorités à l'époque de Menier) que les femmes portent des vêtements blancs, à cause d'un manque de pudeur. Les vêtements devaient être de couleur et sobres. |