Eugène Chevalier jr
Zédé - chasse - permis | |||||||||||||||||||||||||||
« M. Martin-Zédé ne chassait pas les gens de l'île pour avoir été pris à chasser le chevreuil, la perdrix ou le lièvre, ni pour avoir capturé du poisson ; seulement ceux qui tuaient les animaux à pelleterie. » |
Wapitis | |||||||||||||||||||||||||||
Le dernier renne a été tué par un camion en 1947. Il restait seulement 11 rennes en 1946 dans la plaine derrière la tour lumineuse qui se trouvait près du château autrefois.
On a introduit trois wapitis (deux femelles et un mâle) : un des wapitis s'est brisé une patte en traversant l'espace encombré de bois au moment où on démolissait le «grand camp» pour faire la maison où habite Jean-Luc Noël.
Ce grand camp était fait en croix et on démolissait les angles pour faire des maisons unifamiliales. Des enfants couraient après le wapiti qui entra dans une des pièces et se brisa une patte. Il s'agissait d'un mâle (?), On a dû l'abattre (tué par Francis Boudreault).
Il pesait 900 livres. Les autres wapitis furent conduits à la rivière Jupiter pour y être libérés. Deux jours plus tard, on reçut un téléphone du gardien du phare de la Pointe Sud-Ouest, M. Léopold Lemieux, qui dit que les deux wapitis broutaient dans son jardin, en territoire fédéral.
On soupçonna M. Lemieux de les avoir mis en boîte pour nourrir sa famille. Ces bêtes n’eurent aucun descendant.
M. Chevalier m’assure qu'on introduisit, en 1925, deux femelles et un mâle d’élan (wapitis ?). Cette famille ne mit au monde que des mâles.
Trois en tout. M. Edmond Plourde fut encorné lorsqu'il coupait le foin à la ferme Saint-Georges par un des mâles.
Il eut 15 blessures et ne sauva sa vie qu'en faisant le mort puis en roulant sous une clôture lorsque l'animal se fut éloigné de lui (il s'agit à mon avis d’un wapiti, comme les précédents). |
Bison | |||||||||||||||||||||||||||
Le premier fut introduit en 1897, un mâle; deux autres (un mâle et une femelle) le furent en 1920. Ils étaient isolés dans un parc à la ferme Saint-Georges et n’eurent aucun descendant. La femelle était douce, mais le mâle était dangereux. |
Huitres | |||||||||||||||||||||||||||
M. Menier ensemença des huîtres dans la Baie Ellis, en face du Cap Blanc et au fond de la baie au début des années 1900. La deuxième année, on ne retrouvera que des coquillages inertes. |
Perdrix blanche | |||||||||||||||||||||||||||
M. Eugène Chevalier fils a tué sa dernière perdrix blanche à l'arrière du garage en 1933. Elles étaient autrefois nombreuses au Havre du Brick. |
Scieries | |||||||||||||||||||||||||||
Il y avait dans le temps des Menier des scieries tout autour de l'île pour faire de la planche : Fox Bay, Cap Caron, Grand Makasti, Baie-Sainte-Claire, Port-Menier et rivière Canard. |
Moulins à scie Port-Menier | |||||||||||||||||||||||||||
D’après M. Chevalier, il y avait deux moulins à pulpe, l'un à Port-Menier près du canal et l'autre près du lac Saint-Georges sur la rive est. Le «grand moulin à pulpe», celui de Port-Menier, comptait 14 écorceuses.
Le bois puisé dans le canal mesurait 12 pieds; des grappins sur lisses l'entraient dans le moulin par une porte rectangulaire pratiquée dans le mur.
Une fois dans l'usine, le bois tombait sur un convoyeur pour être coupé en billes de deux pieds, puis tombait sur un second convoyeur qui l'amenait aux écorceurs, puis sur un troisième, qui le sortait de l'usine pour être mis en tas.
Sous les tas, il y avait des portes que l'on retirait pour laisser tomber le bois sur un convoyeur qui l'amenait aux bateaux.
Les écorces servaient à chauffer l'usine et à faire marcher les «boilers».
Le surplus était brûlé dans le petit enfer (four suédois ou norvégien).
La grande cheminée (grand enfer, 120 pieds de hauteur) libérait les vapeurs et fumées des boilers allumés.
Les vapeurs étaient, avant, barbotées dans un réservoir d'eau pour enlever les gaz nocifs.
Les hommes gagnaient des prix (un fusil, une canne à pêche, etc.) s'ils réussissaient à écorcer beaucoup de billes. |
Moulin à scie St-Georges | |||||||||||||||||||||||||||
Le moulin du lac Saint-Georges ne contenait que trois écorceuses à main. |
Moulin à scie de la rivière Canard | |||||||||||||||||||||||||||
Il fut construit en 1921, mis en marche en 1922 et fermé en 1926 par le nouveau propriétaire. |
Transport du bois de pulpe |
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Le bois était autrefois (au début des moulins à scie) envoyé dans la baie par bourrée grâce à des «coffer dams», sorte d'écluses qui traversaient une partie du lac ou le canal ; l'eau et le bois s'accumulaient puis étaient subitement relâchés pour entraîner le bois en groupe vers des estacades puis chargé dans des bateaux (l'Alaska et le Simone).
L'Alaska et le Simone étaient en fait deux barges que possédait Menier pour transporter son bois à Clarke City.
Les deux barges étaient remorquées par le Savoy. Ce bateau allait ensuite à Québec et sept ou huit jours plus tard reprenait les barges vidées pour les ramener à Port-Menier. M. Poulin les appelle les deux «tugs ». C'était avant Ashbaugh, donc avant 1909 (1907-1908). |
Happy Fraser (T.B.) |
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Ce surnom lui a été donné par sa femme. C'est un ingénieur qui est arrivé en 1926 et qui a quitté l'île en 1932 ou 1933. Il supervise tous les travaux, surtout le rallongement du quai et la construction du «cargo warf». |
Chauffage |
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Le charbon pour chauffer les locomotives et les maisons (1926) venait de Sydney, Nouvelle-Écosse. Il y avait près du moulin un «hopper à charbon », sorte de tour pour fournir en charbon les locomotives. Dans le temps des Menier, les locomotives étaient chauffées avec des écorces de bois. |
Exode de Baie Ste-Claire |
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Le curé et le docteur sont arrivés à Port-Menier de façon permanente en 1918. Ils avaient quitté définitivement Baie-Sainte-Claire. |
Martes, lièvre et renard |
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M. Francis Boudrault a rapporté avoir vu, et cela pour la dernière fois, les pistes d'une marte en 1918 dans le haut de la rivière Jupiter.
Lièvre : le lièvre serait responsable de la disparition de la marte d'après les chasseurs de l'île, parce que la marte avait trop de viande fraîche.
M. Eugène Chevalier père dit avoir vu 1800 peaux dans un hiver dans le temps du docteur Schmitt.
Henri Menier donnait pour un renard argenté pris vivant 10 $, mort 5 $, croisé 3 $, rouge 2$. |
Armes - Prohibition |
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M. Alfred Malouin a fait ramasser par ordre de Martin-Zédé à trois occasions environ toutes les armes à feu que possédaient (illégalement) les habitants de l'île.
Il agissait ainsi parce que Placide Duguay le narguait en passant devant sa résidence avec du gibier à plumes sans qu'il ait reçu d'autorisation.
M. Eugène Chevalier père se fit une boîte en bois et y déposa des tuyaux de plomb de même poids que ses armes et dit à M. Malouin en mettant cette boîte sur le train pour l'envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon : «Vous voyez ce que vous m'obligez à faire avec mes armes que j'aime tant ?» |
Barge |
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il y avait une grande barge du nom de Kay State qui pouvait contenir 3900 tonnes de «scrap ». |
Maison des ingénieurs |
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On la nommait ainsi, car c'est dans cette maison qu’habitaient les ingénieurs attachés au Service forestier.
Parmi les ingénieurs, il y avait un M. Hudon de Québec, un M. Green (responsable du moulin), et un M. Hall (le grand responsable de tout le Service forestier). |
Locomotives |
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Il y avait cinq locomotives en plus des wagons dits «bumpcar » (pour le bois), «boxcar » et aussi des wagons pour le gravier. Un M. Walsh était responsable des locomotives.
L'Anticosti no 1 : son assemblage a commencé en 1910, elle sera mise en marche en 1911. Le chemin de fer se rendait au 8-milles à cette époque.
Les locomotives furent fabriquées par les Locomotives Work de Montréal. On s'en servait pour construire le chemin de fer et traîner le gravier.
L’Anticosti no 2 et 3 : ces Dunkey étaient utilisées pour les travaux plus exigeants : tirer des charges sur les pentes, monter les wagons sur les «tressels», charger des bateaux qui exigeaient de tirer de 13 à 17 chars à bois
Dès l'arrivée de l'Anticosti no 1, le train Decauville n'a servi qu’aux seules fins de transport de matériel depuis le quai au magasin-entrepôt.
Ce train a été mis au rancart en 1911 (et entreposé pendant de nombreuses années dans le Club).
Le […] ne fut utilisé que pour les trains à voies larges, qui servaient au transport du bois.
En 1946, le Decauville était toujours dans le sous-sol du Club.
Locomotive no 4 : un Baldwin Locomotive no5 : elle fut achetée au lac Saint-Jean.
Après 1918, seulement les locomotives nos 1 et 3 servaient aux travaux. Une locomotive à gazoline arriva à l'île en 1932 ou 1933, achetée à la compagnie Eddy à Hull. |
Ashbaugh |
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il tenta de voler Gaston Menier en 1918 à la fin de l'exploitation forestière.
Il subtilisa des moteurs, des génératrices, de l'équipement divers qui fut transporté à Franklin sur la Côte-Nord où il y avait des opérations forestières.
Une grande partie du matériel fut heureusement saisie à Québec à bord d'un bateau lorsque Alfred Malouin informa les Menier par télégramme des agissements d’Ashbaugh.
Ce dernier avait acheté une vingtaine d'attelages neufs pour chevaux et les avait cachés dans des barils de farine afin de les transporter sur son bateau sans éveiller les soupçons.
Cet équipement, comme tout le reste du matériel, avait été payé par la famille Menier. |