Le Menier-Consol et au quai de Sainte-Anne-des-Monts; on termine le chargement de la « pitoune », destination Port-Alfred, avec une cargaison de 1500 cordes. On effectue deux voyages par semaine. Je vais saluer le capitaine L. Gagnon et son ingénieur, A. Savard, que je connais depuis 1972.
SS Savoy - Roberval |
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Le capitaine Leonidas Gagnon me raconte que son grand-père, le capitaine Arthur Gagnon, et son frère, le capitaine Eugène Gagnon, avaient une compagnie connue sous le nom de Saguenay Trader Ltd.
Ils firent l'achat du SS Savoy vers 1943 pour faire le transport de marchandises générales (quincaillerie, fruits, légumes, fromages, etc.) depuis Chicoutimi jusqu'à Montréal.
Le Savoy fut nommé le SS Roberval en l'honneur des gens du Saguenay-lac Saint-Jean. Ils demeurèrent propriétaires de ce navire pendant huit ans.
Il coula en face du Cap-de-la-Madeleine à la suite d'une collision avec un navire de la compagnie Canada Steamship nommé Richelieu.
Ce n'est que deux ans plus tard que le gouvernement fédéral le renfloua et le vendit à la compagnie Gagnon & Langlois, qui changea son moteur à vapeur pour un moteur diesel.
Cette compagnie utilisa le navire pour faire du transport de marchandises (surtout des bananes) dans les Antilles.
Les Gagnon, Arthur et Eugène, avaient acheté le SS Savoy de la compagnie Demon Shipping de Rimouski.
Le SS Savoy avait passé plusieurs années à l’ancre au quai de Rimouski. Les frères Gagnon intentèrent un procès à la Canada Steamship à la suite de la collision.
Le procès eut une durée de six ans et M. Eugène Gagnon ne reçut que 500 $ en dédommagement.
Au moment de la collision, le Roberval (ancien Savoy) transportait une cargaison de bière. La compagnie Gagnon & Langlois vendit le SS Savoy à un dénommé Isidore (?) Tremblay de la rivière Portneuf.
Le SS Savoy est présentement échoué « au bout du quai de la Consol à la rivière Portneuf ». |
Fleurus |
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M. R. Savard, du Menier-Consol, a travaillé sur le Fleurus les dernières années de son service.
Il me raconte que, après la vente du Fleurus, le nouveau propriétaire le transporta en Floride où il fut transformé pour y loger un cirque ambulant; il revint au Canada après sa transformation et il jeta l'ancre au quai de Vermouth, Nouvelle-Écosse.
Un incendie se déclara bientôt à bord; le navire fut remorqué au large du port où il sombra (voir Le Soleil de l'année 1956 ou 1957).
« Voilà le sort qui fut réservé aux deux plus importants navires ayant servi la population d'Anticosti. » |
Menier - Consol - bateau |
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M. Leonidas Gagnon me dit que la Consol a voulu vendre le Menier-Consol en 1977, mais qu'elle se ravisa bientôt et que le projet fut abandonné.
Il me dit qu’ à Anticosti, on déterminait la quantité de bois chargé dans la barge par le tirant d'eau, c'est-à-dire par la hauteur de la ligne de flottaison.
Cette mesure était plus ou moins fiable et dépendait de la densité du bois.
Aujourd'hui, le bois est mesuré avant d'être chargé; l'évaluation est faite sur les camions avant le déchargement. |
L'automobile |
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Il me dit que l'attitude des Anticostiens et la vie communautaire furent radicalement changées par l'arrivée de l'automobile, c'est-à-dire par l'autorisation accordée aux gens qui désiraient une voiture (1955). |