Mme Horatio Malouin | |||||||||||||||||||||||||||
Elle me raconte qu'au moment du décès de son père (Horatio) en 1934, sa mère était âgée de 44 ans et est demeurée seule avec ses 15 enfants, dont le dernier était à peine âgé de quelques mois.
Mme Malouin, ayant des fils majeurs, put garder le phare et conserver les trois salaires (télégraphiste, gardien du phare et espace blanc). |
Marcel Duguay | |||||||||||||||||||||||||||
Cependant, en 1939, un dénommé Marcel Duguay de Port-Menier (Pointe Sud-Ouest), désirant obtenir le poste de gardien de phare de la Pointe Ouest, fit prendre un coup au fils aîné de Mme Horatio Malouin, René;
il lui fit envoyer un télégramme à l'aviation canadienne stipulant qu'il signait comme volontaire dans l'aviation.
Il dut respecter cet engagement et fut rejoint par son frère de quelques années plus jeune. |
Mme Horatio, départ | |||||||||||||||||||||||||||
Mme Horatio n'ayant plus d'enfants d'âge à assumer les responsabilités de surveillance du phare dut quitter l'île. Après avoir passé l'hiver à Port-Menier (chez M. Arthur Renaud), ayant mis ses enfants pensionnaires au couvent, elle quitta l'île par le premier bateau (le McLean) au printemps de 1939.
Avant de s'en aller, elle tenta de vendre ses biens, mais sans y réussir.
La compagnie Consol n'avait aucune pitié pour les familles des gardiens de phare et on refusa d'acheter les animaux de la ferme du phare.
Mme Horatio laissa tout derrière elle, sauf ses enfants, et vint s'établir à Québec à l'invitation de Mme Arthur Renaud et d’une des soeurs de Mme Horatio (Girard).
La remontée du Saint-Laurent fut assez difficile à cause de la crainte de rencontrer des sous-marins ennemis.
Il y avait interdiction de circuler sur le pont ou d'ouvrir les hublots des chambres, etc. La tension était grande.
Mme Horatio mourut d'un cancer à l'âge de 59 ans après des souffrances intenses qu'elle endura dans le silence. |
Rosario, famille | |||||||||||||||||||||||||||
La famille de Rosario vint aussi s’établir à Québec en 1939. Elle comptait également une quinzaine d'enfants.
Rosario était à l'emploi du ministère du Travail du Québec.
Lorenzo aurait quitté l'île dans les années 1920 ; il épousa une fille de Québec et après avoir fait des mauvaises affaires, il a travaillé comme chef de département chez Dupuis frères à Montréal. |
vie de famille de Horatio Malouin | |||||||||||||||||||||||||||
Mme Lucienne me raconte qu'elle avait une soeur jumelle qui est décédée à l'âge de 19 ans après des fiançailles avec un M. Oscar Deblois de Québec.
Elle me raconte également qu’à tous les repas, il y avait de 20 à 25 personnes à table, parents, enfants et cousins. On y faisait le pain et on mangeait souvent de la viande de chevreuil.
Les enfants ont été envoyés à l'école de Port-Menier à compter de 1925 comme pensionnaire.
Elle y est allée dès l'âge de trois ans, car elle s'ennuyait de ses frères et soeurs qui étaient tous pensionnaires.
Elle me raconte que les repas du soir au couvent étaient souvent constitués de « poulamons », sorte d'éperlan, que les religieuses conservaient trop longtemps.
Une de ses camarades avait trouvé le moyen de s'en débarrasser en soulevant le prélard et en y jetant le poisson; les petits vers blancs pullulaient bientôt.
Par contre, elle aimait le gruau. Les toasts étaient interdites, sauf pour les religieuses. On se servait des lampes à l'huile pour s'en faire en cachette. |
Phare Pointe-Ouest | |||||||||||||||||||||||||||
Elle me raconte également qu’au phare on tirait du canon par temps de brouillard et que le klaxon résonnait toutes les deux minutes.
La maison était très grande et on y accédait par trois portes principales. |