M. Charles Boudoul, époux d’Odile Malouin, et le fils de Charles Boudoul de France (Dupuis).

Il alla aux États-Unis pour apprendre l'anglais et émigra au Québec, lac Saint-Jean, pour y travailler à Dolbeau au service d'un riche Français.

Il a quitté le lac Saint-Jean pour travailler à Anticosti à titre de secrétaire de Martin-Zédé, mais comme il ne connaissait pas ce travail, il obtint celui de gérant du magasin, poste qu'il occupa toute sa vie à Baie-Sainte-Claire, puis à Port-Menier.

Il arriva à l'île vers 1911. Charles (fils) naquit en 1914. Il commença à travailler à l'âge de 13 ans (1927) comme show boy à la rivière Jupiter.

Au cours de la crise (1930-1936), il a travaillé à la coupe du bois de chauffage, à la démolition du chemin de fer, de l'usine, etc. 

De 1941 à 1946, il a travaillé comme garde à la rivière au Renard.

Il pêchait saumon et homard et chassait le cerf pour le mettre en conserve; l'hiver, il chassait le renard pour la compagnie Consolidated Bathurst.

M. Boudoul livrait le courrier tous les quinze jours, de Fox Bay à Heath Point (distance de 22 milles), puis également de Fox Bay à Table Head (distance de huit milles).

Cela demandait quatre jours. De 1946 à 1972, année de son départ de l'île, il a travaillé au chargement des bateaux.

Le salaire de M. Boudoul de 1927 à 1929 était de 20 $ par mois, moins un dollar pour le docteur.

Il raconte que Charlie Donahue était un homme déplaisant qui jurait tout le temps et souvent insultait ses amis.

Il utilisait le droit de pêche de 10 ans que les Menier avaient conservé à la rivière Jupiter après la vente de l'île.

Il amenait des animaux vivants (moutons, poules, cochons) pour se nourrir. 

Il raconte que les escaliers de bois de la maison du gouverneur de Baie-Sainte-Claire ont été utilisés dans la construction de maisons de Port-Menier.

Il pouvait communiquer directement de Fox Bay à Port-Menier s'il n'y avait pas trop de monde sur la ligne à écouter.

Il a une fois communiqué depuis Fox Bay en passant par Heath Point, Baie-Sainte-Claire jusqu'à la rivière Voréal.

La ligne du côté nord n'a jamais fonctionné efficacement et a eu une durée éphémère.

Il n'y avait qu'une seule maison à Fox Bay à l'époque où ils y ont demeuré. Ils ont remplacé Fabien Noël.

Le cimetière se trouvait du côté est de la baie, près de la mer. Il y en avait un autre, plus petit, du côté ouest.

Celui du côté est comptait plusieurs pierres tombales; une route ou un sentier passait tout près.

Le gardien du phare de Heath Point à l'époque était Narcisse Rioux. 

Odile Malouin est née à Baie-Sainte-Claire; son père était Horacio Malouin. Horacio a remplacé son frère Lorenzo comme gardien du phare de la Pointe Ouest.

Pendant son séjour à Baie-Sainte-Claire, Horacio a travaillé pour les Menier.

Lorenzo a amené une voiture sur l'île (il l'appelait son Cabriolet) vers 1919 ou 1920.

Au cours de son premier voyage de la Pointe Ouest à Port-Menier, il tua un cerf avec son véhicule, qu’il transporta à Port-Menier comme trophée.

Martin-Zédé, furieux, interdit à Lorenzo de circuler à l'extérieur du territoire appartenant au gouvernement fédéral.

Lorenzo dut vendre son véhicule, ne pouvant l’utiliser. Ce fut probablement le premier cerf à être tué par un véhicule automobile à l'île.

Odile a fait ses études à Port-Menier et devint institutrice. Elle enseigna un an à Chaloupe-Creek et de nombreuses années au couvent.

Elle enseigna deux ans à ses frères et soeurs à la Pointe Ouest puis au couvent de Port-Menier.

Elle me raconte que Mme Alphonse Girard (la Grande Marie) passait télégraphier à son mari qui travaillait comme gardien à Fox Bay qu'elle était malade.

C'était en février. M. Girard chaussa ses raquettes, traversa à Chaloupe-Creek et longea la côte jusqu'à Port-Menier.

Il y arriva après deux ou trois jours de marche (150 milles à pied) pour être reçu par son épouse en tablier; elle faisait la cuisine. Il était totalement épuisé.

Comme il refusait de prendre un bain à cause de sa très grande fatigue, elle refusa de le laisser partager son lit et l'obligea à coucher sur le plancher.

Elle avait la marotte de la propreté.

M. Eugène Chevalier père jouait le rôle du père Noël tous les ans. Il avait attelé deux rennes pour se faire transporter au club en traîneau.

Cela a duré quelques années. Le troupeau de rennes aurait été vu traversant la baie Ellis à la nage. Il a vu le dernier au Makasti en 1937.

Mme Boudoul me raconte que Bernard Lejeune avait acquis l'habitude de Martin-Zédé et se promenait nu dans la baie Ellis au moment de la baignade.

Un jour, il fit déshabiller ses enfants et les fit courir autour du brake, leur tapant les fesses légèrement avec le fouet du cocher.

Il fit cela seulement pour scandaliser les gens du village.