1976, avenir de Anticosti | |||||||||||||||||||||||||||
Cette conversation a eu lieu au cours d'une visite de la région du mont Tremblant organisée par le ministère des Terres et Forêts pour démontrer l'efficacité des traitements à l'insecticide pour combattre la tordeuse.
Les notes qui suivent ont été rédigées de mémoire le soir du 16 septembre dans ma chambre d'hôtel.
Un conseiller, Clément Veilleux, a préparé un document sur l'avenir de l'île d'Anticosti et propose différentes options d'aménagement (j'ai copie de ce rapport).
Il semble que l'option choisie demandera cinq ans pour être appliquée; elle comportera principalement une diminution des services existants aux touristes (pêcheurs et chasseurs), mais facilitera l'accès au plus grand nombre de citoyens.
On organisera la chasse et la pêche sans l'aide de guides et autres services offerts présentement.
Les visiteurs (touristes, chasseurs, pêcheurs) apporteraient leur nourriture et seraient logés dans des chalets où ils pourraient chasser et pêcher sans l'assistance de guides.
Le village serait maintenu dans son état actuel; les maisons seraient isolées pour une meilleure protection contre le froid. Il n'y aurait aucune construction nouvelle.
Les 20 logements que l'on devait construire en 1975 auraient coûté 1,2 million de dollars.
Les réparations que l'on fait présentement ne coûteraient que 150 000 $ environ.
Le ministère des Affaires culturelles aurait proposé l'installation de fenêtres style époque pour remplacer celles qui sont endommagées.
Les fenêtres et le coût d'installation étaient évalués à 800 $ par fenêtre.
Le budget d’opération de l'île pour l'année 1975 était de 6,5 millions de dollars et en 1976 de 3 millions, somme qui fut augmentée à 5 millions. Hydro Québec a évalué à 1,2 million le coût de modernisation du système électrique pour le village.
La politique du gouvernement envers la population de Port-Menier était de leur accorder ce qu'ils veulent puis de serrer la vis progressivement.
Le gouvernement a l'intention de reprendre l'exploitation forestière afin d'augmenter les revenus; cette exploitation serait faite dans le but de favoriser la chasse.
La coupe serait faite en bande afin d'accroître les couloirs de chasse et les chemins d'accès. Des biologistes de l'État de New York seraient intéressés à introduire des cerfs chez eux.
Achat de l'île en 1974 : non seulement le gouvernement québécois était intéressé, mais également Mme Jeanne sauvée, d'environnement Canada, de même que son époux (le vice-président de la Consolidated Bathurst) et Pierre (Paul?) Desmarais de la Power Corporation.
Il y eut une mini réunion du cabinet des ministres durant laquelle un acte d'expropriation fut rédigé et, à 2 heures du matin, l'avion quittait l'aéroport de Québec pour Sept-Îles, où l’acte fut enregistré par le shérif à 9 heures du matin.
Si un retard d'une heure seulement était survenu dans l'enregistrement de l'acte, il est possible que le gouvernement fédéral ait été le nouveau propriétaire. Ce dernier offrait 30 millions à la Consolidated Bathurst.
Il semblerait qu’en 1975, Gaston Malenfant aurait obtenu un contrat de 500 000 $ pour l'exploitation forestière et une compagnie de Havre-Saint-Pierre (Vigneault) 700 000 $ pour l'entretien et le développement du système routier.
Il y aurait eu des abris incroyables et un tripotage des fonds : aucun contrat écrit, aucune entente rédigée pour la réparation des chemins, aucun plan précis.
La compagnie Avis serait prête à s'installer à l'île pour louer des véhicules aux touristes !
Les braconniers continuent le pillage autour de l'île et la direction s'en préoccupe; les administrateurs n'ont pas le temps de surveiller les secteurs visités par les braconniers. On s'occupe de la surveillance des secteurs utilisés par les touristes.
Il y aura, d'après les estimations, 1200 chasseurs et 150 pêcheurs à l'île en 1976.
Le MTCP a pour objectif de confier aux citoyens de l'île, à des compagnies ou à des individus de l'extérieur, l'administration de certaines activités économiques.
Ainsi, le magasin Coop de Rimouski est intéressé à prendre en main le magasin de l'île. L'administration de l'hôtel et du garage serait transmise à des intérêts privés.
Le MTCP assurera la surveillance et la supervision générale.
Il y a à l'île 900 milles de route à entretenir, dont une grande partie ne sert qu'à la chasse.
Il n'y a que 150 milles de route principale et 750 milles de route secondaire.
On pense construire d'autres pavillons autour de l'île. |