Acte d'accord
Le 23 novembre 1901
Louis-Philippe Sirois, notaire (1872-1921)
no. 8869
Bélanger, Jean-Baptiste (capitaine du Savoy)
Chouinard, Julien (négociant de Québec)
Levasseur, Nazaire (agent de M. Menier à Québec)
Menier, Henri
Sirois, Louis-Philippe (notaire) (1872
Comparaissent: la succession Julien Chouinard, négociant de Québec ici représenté par M. Edwin Turcot de Québec, médecin, administrateur de la succession, et M. J. Baptiste Bélanger de Québec, capitaine du bateau le Savoy, dont le propriétaire est Henri Menier de Paris, France, et M. Nazaire Levasseur de Québec, agent de M. Menier et agissant pour Henri Menier en vertu d'une autorisation spéciale.
Lesquels font le marché suivant:
M. Menier, pour son bateau à vapeur, le Savoy aura l'usage du ponton du quai Napoléon appartenant à la succession Chouinard, les dimanches, lundis, mardis et jusqu'à 6 hrs du soir, pendant toute la prochaine saison de navigation.
Les mercredis soirs, vers six heures ou à l'année à québec de la barge à vapeur Préfontaine ou de tout autre vaisseau appartenant au capitaine Paul, alors le Savoy devra céder la place à cette barge Préfontaine pour que le propriétaire de cette barge Préfontaine puisse charger ou décharger sa cargaison.
Le Savoy devra laisser le ponton libre en n'importe quel temps à l'arrivée du bateau à vapeur le «Campana» et ne pourra reprendre sa place qu'après le départ du Campana.
Il est convenu entre les parties que M. Menier pourra aussi occuper le ponton le samedi et les autres jours lorsque le ponton ne sera pas occupé, mais en retour de ce permis, la succession Chouinard aura la faculté de faire accoster en aucun temps tout vaisseau ou bateau lorsqu'il n'en résultera pas trop d'inconvénients pour M. Menier.
M. Menier par lui-même ou ses employés ne laissera sur ce ponton les marchandises ou autres colis à transporter à ses vaisseaux que juste le temps de les embarquer. Ces marchandises et colis seront mis dans le hangar sur le quai réservé à cet effet. Et la succession Chouinard ne pourra charger aucun droit de hangarage pendant les 45 hres qui suivent le départ des effets de marchandise. Mais après ce délai le hangarage sera chargé...
Il est convenu que tout autre bateau à vapeur de M. Menier pourra aussi être accosté à ce ponton lorsque le Savoy n'y sera pas.
Le marché est fait pour le prix de $800 en 2 versements égaux, le 1er paiement sera payé le 15 août prochain, et le deuxième en fin saison.
(Toujours devant L.P. Sirois, les actes 9234 du 29 janvier 1902 et 9722 du 7 février 1903, sont la répétition de l'acte de location ci-haut décrit pour les années subséquentes 1902 et 1903)
Tiré du livre «LES RUES DE QUÉBEC» par J.M. LeMoine, 1875
http://gutenberg.ca/ebooks/lemoine-ruesdequebec/lemoine-ruesdequebec-00-h.html
Voilà donc l'origine du quai Napoléon et une mention bien distincte de la rue St. Pierre. La maison construite près de ce site fut vendue le 22 octobre 1763 à Wm. Grant, écuyer, qui, le 19 décembre 1763, achetait aussi le reste du terrain jusqu'à basse marée de Thos. Mills, écuyer, major de ville, lequel venait d'en obtenir la patente le 7 décembre 1763 du gouverneur Murray, en récompense, comme il est dit au préambule de l'acte, de ses services militaires.
Cette propriété qui plus tard appartenait à M. Wm. Burns, fut par lui cédée, le 16 octobre 1806, à M. J. W. Woolsey.
Le quai Napoléon acquis en 1842 de M. Buteau par feu M. Chouinard, fait maintenant partie de la succession Chouinard; il se compose en réalité de deux quais réunis en un seul, la partie à l'ouest
se nomme Quai de la Reine. La voie qui mène du Cap vers ce quai est nommée Rue Sous-le-Fort, à cause de sa position: elle date probablement de l'année 1620, quand on jeta les fondations du Fort
St. Louis. En 1663, elle devait aboutir à la «Pointe des Roches;» au siècle dernier la Rue Sous-le-Fort comptait entre autres résidences celle de Fleury Joannière, frère de Fleury de la
Gorgendière, beau-frère du gouverneur de Vaudreuil.