L'ÎLE IGNORÉE par Martin-Zédé, tome 2 |
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L'analyse de notre pierre à chaux fut faite à Paris par M. Joseph Bernard, chimiste distingué, qui trouva les échantillons excellents et capables de nous donner de bonne chaux hydraulique et du ciment d'une qualité proche de celle du ciment de Portland.
Cette analyse avait déjà été faite par Sir George Garneau de Québec, et nous confirma dans notre idée de construire une usine de ciment à l'île d'Anticosti.
MM. Myard et Livrelli étudièrent avec M. Candlot, le meilleur procédé de fabrication à employer à l'île et établirent un projet d'une usine qui donnerait cinquante tonnes de ciment par jour et fonctionnerait par le procédé du four rotatif.
Il fut convenu que nous commencerions à couper du bois de pulpe pour servir de fret de retour au Savoy à tous ses voyages à l'île et de nous rendre ainsi compte du marché de ce bois et de la qualité du sapin, selon le prix qu'on nous en donnerait.
Nous billots seraient écorcés à la main pour ce premier essai.
Un point, en effet, à part d'autres était à étudier, c'était de savoir si notre sapin pouvait faire de bonne pulpe chimique.
L'épicée n'existait à l'île que dans une petite proportion qu'on ne pouvait évaluer à plus de 20% sur l'ensemble de nos arbres, ce qui était l'inverse de celle qui était demandée au Canada, pour faire la pulpe chimique pour la fabrication de laquelle ne devait rentrer que 20% de sapin et 80% d'épicéa.
Comme dit plus haut, notre explorateur Joseph Bureau, nous avait affirmé que notre sapin de l'île valait le meilleur bois d'épicea, dont on ne pouvait pas le distinguer une fois l'écorce enlevée.
La fabrication des conserves de homard fut modifiée. Les boites confectionnées par le procédé de l'estampage (machines Bliss) ayant donné des déboires par suite de la rouille qui apparaissait sur les flancs quant l'étain en avait été arraché.
Nous avions adopté le procédé des boites Max Ams, sans soudure ni estampage, avec les flancs sertis ainsi que les fonds et les couvercles.
Je préconisai d'abandonner la perforation des boites après cuisson pour laisser échapper la vapeur, et qu'un ouvrier spécial rebouchait ensuite par un grain de soudure.
Des essais faits par moi ayant démontré que ce supplément de travail très coûteux était inutile, car il nécessitait un ouvrier spécial fort payé.
Il fut entendu qu'à part des cas exceptionnels, le Savoy ne quitterait jamais Québec qu'avec un plein chargement.
Nous renoncions avoir un service régulier. Le contrat de la malle que nous avions avec le Gouvernement devant facilement pouvoir être modifié en ce sens, puisque les sacs de malle que nous transportions n'étaient que pour nos services.
La vente des liqueurs et du vin au magasin fut autorisée et je fis venir du vin de Bordeaux directement de France.
Pour la consommation de whisky, les inconvénients de sa vente nous ayant été démontrés, je préconisai de rabaisser la teneur en alcool au degré du vin, soit environ 12%, en diluant celui-ci dans du soda, pour arriver à la même proportion.
Nous mîmes en vente des bouteilles de whisky et soda qui avaient en alcool la même teneur en alcool que le vin et donnaient satisfaction aux amateurs de cette boisson, sans leur laisser la possibilité d'augmenter la quantité de whisky dans le soda où ce dernier finissait toujours par être éliminé.
De cette façon, nous n'eûmes pas plus de cas d'ivresse pour les buveurs de whisky que pour ceux du vin, ce qui était rare.
Le docteur Schmitt demandait un appareil pour nettoyer et aseptiser les vêtements et les couvertures des hommes logés dans les camps.
Il fut décidé que nous achèterions un autoclave sur roues de 2mc où ces effets seraient passés à l'étuve à 110 degrés dans la vapeur sous pression. Nous éviterions ainsi bien des contagions et des maladies.
Pour la surveillance du quai, qui devenait nécessaire, nous allions construire une maison à l'endroit de l'accostage des navires pour y loger un gardien avec sa famille.
Dans cette habitation, qui serait sur pilotis, nous allions faire une réserve pour conserver les homards vivants où ces crustacés seraient dans l'obscurité avec l'eau du large qui se renouvellerait à chaque marée par un canal ménagé sous le quai.
Le magasin aurait ainsi un approvisionnement constant de poisson frais, car dans cette réserve, nous pouvions aussi avoir des anguille, des truites et même des saumons.
Le gardien du quai prendrait les amarres des navires et ferait les nettoyages des abords.
Il serait chargé des signaux avec les navires en rade. À cet effet, il aurait chez-lui une série de pavillons de code international de signaux et les hisserait selon le cas à un mât situé près de sa maison.
Il serait relié par un téléphone avec l'administration.
Henri Menier ne pouvant venir à l'île, MM. Henri Myard et Livrelli se disposèrent à partir avec moi pour Anticosti.
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